Éviter les erreurs coûteuses de reporting ESG : 3 astuces de notre équipe

Publié le
1 Juin, 2022

Depuis plus de dix ans, notre équipe travaille avec des entreprises de nombreux secteurs, du commerce et de la production en passant par l’exploitation minière, le pétrole et le gaz, et leur fournit les clés pour rendre compte de leurs progrès en matière de développement durable. Nous les aidons à rapporter leurs progrès et à évaluer les risques à l’aide d’outils de collecte, d’analyse, de divulgation et de communication de données granulaires de nature environnementale, sociale et de gouvernance (ESG). Nous pouvons affirmer sans conteste avoir vu se dérouler de multiples scénarios chez certains de nos clients. 

Ce que nous en avons retenu, c’est qu’il n’existe pas d’approche unique en matière de stratégie ESG à long terme. Chaque entreprise possède des objectifs et indicateurs de durabilité différents en fonction de son secteur, de son emplacement, de sa structure et de son niveau de maturité.

Les membres de notre équipe ont collectivement assisté des centaines d’entreprises en Europe, aux États-Unis et au Canada dans l’élaboration d’un système de reporting ESG efficace et viable à long terme. Dans la plupart des cas, les équipes responsables du développement durable ont choisi d’utiliser Metrio comme logiciel de reporting ESG pour surmonter les obstacles rencontrés lors du reporting manuel et les couacs inhérents à la manipulation d’un volume élevé de données.

En fait, pour les grosses entreprises, une plateforme de reporting ESG n’est pas très différente d’un logiciel ERP (Enterprise Resource Planning). Tandis que le responsable en développement durable de l’organisation est chargé de superviser le système, ce dernier doit être la source unique de données pour tous les services, sites et même, dans certains cas, pour la chaîne d’approvisionnement globale de l’entreprise.  

Il s’agit d’une solution à un problème simple, mais universel, auquel toutes les entreprises sont confrontées : comment exploiter nos données pour obtenir une visibilité sur l’ensemble de notre entreprise et sur tous nos processus commerciaux ?

Bien que les informations se recoupent souvent, la diffusion de données ESG va au-delà des résultats de l’entreprise en matière de finances et étudie en profondeur des indicateurs clés liés à d’autres domaines.

Afin de vous aider dans votre démarche, nous avons consulté nos experts et obtenu leurs conseils avisés pour vous permettre de surmonter les principaux défis liés au reporting ESG.

Voici 3 astuces de notre équipe pour vous aider à éviter certaines erreurs de reporting les plus communes :

Illustration d'une femme tôt le matin

1. Viser petit, mais commencer tôt.

Un reporting ESG bien fait demande du temps et des ressources. Il faut prendre le temps de planifier sa stratégie de reporting ESG, de mettre en place des formulaires de saisie de données complexes, de collecter et de valider les données primaires, d’analyser et de structurer vos informations en matière de durabilité en fonction de normes et de cadres de reporting précis, et, enfin, le temps d’élaborer un rapport prêt à être partagé.

Miléna Aragon est analyste de données ESG chez Metrio. Elle a élaboré plusieurs systèmes de reporting pour de grandes entreprises et leur a apporté son aide en matière de gestion des risques. Selon ses observations, l’une des erreurs les plus communes est de vouloir en faire trop et trop vite.

Pour les entreprises qui en sont aux premiers stades de maturité dans leur reporting de données extra financières, il est tentant de vouloir s’attaquer rapidement à la multitude de cadres, d’outils de classification, d’évaluateurs et de réglementations en vigueur. La divulgation ESG implique l’utilisation d’un jargon bien particulier composé de dizaines d’acronymes qui se réfèrent à une multitude de normes et d’indices, 

et il est tout à fait honorable de vouloir s’y atteler en priorité en pensant bien faire. Malheureusement, le volume élevé et la complexité des données pourraient vite donner à votre équipe le sentiment d’être dépassée.

Pour une approche pas-à-pas vous assurant d’adopter la bonne démarche pour votre entreprise, nous recommandons en premier lieu d’adapter les normes du SASB (Sustainability Accounting Standards Board).

Une entreprise responsable sur le plan environnemental et social et qui dispose d’un processus de reporting bien établi peut disposer d’une dizaine d’indicateurs ESG pour chacun des principaux sujets inclus dans son rapport public, soit un total d’environ 20 à 40 indicateurs. Cependant, si votre entreprise se situe à un stade moins avancé du processus de reporting, il est préférable pour votre équipe d’exploiter des indicateurs clés de performance moins nombreux, mais disposant d’une granularité et d’une traçabilité plus élevées. Si c’est le cas pour votre équipe et que vous entamez votre deuxième année de reporting, Miléna suggère de privilégier la qualité à la quantité

« Quels sont les indicateurs clés de performance de qualité en matière de reporting ESG ? »

Quels sont les indicateurs clés de performance de qualité en matière de reporting ESG ? Les principaux facteurs à prendre en compte en matière de qualité sont le degré d’impact de l’indicateur sur la progression ESG de l’entreprise, la nature granulaire et traçable des données et leur caractère vérifié et approuvé. Chacun de ces éléments permettra à vos données d’avoir plus d’incidence et de revêtir plus d’intérêt pour les investisseurs.

Nous recommandons aux entreprises qui ne sont pas habituées à rendre compte de leurs performances en matière de durabilité de commencer par réaliser un rapport interne qui ne contient que quelques indicateurs de performance basés sur leurs données les plus nombreuses. Ces indicateurs devraient souligner les lacunes ESG que votre entreprise doit combler.

Votre équipe devrait amorcer ce processus bien avant la période du reporting (au moins six mois en moyenne) afin d’avoir le temps de résoudre les difficultés liées à votre processus et de valider vos informations.

En réduisant le nombre d’indicateurs clés de performance à mesurer, l’équipe responsable du développement durable peut se concentrer sur la recherche de données de qualité au lieu de se soucier d’indicateurs secondaires. Vous pouvez cependant toujours mettre de côté les informations provenant de sources différentes pour les analyser lors du cycle de reporting de l’année prochaine. 

Vos rapports publics doivent refléter une évaluation approfondie de votre rendement, et vos indicateurs doivent être pertinents au regard de votre progression annuelle concernant vos principaux risques ESG. Plus vous serez ambitieux avant d’avoir pu mettre au point vos processus de collecte de données et choisir correctement vos indicateurs, moins votre équipe sera confiante lorsqu’il sera temps de faire part de ces informations à vos parties prenantes publiques. 


Illustration de trois membres d'un équipe

2. Mobiliser l’ensemble de l’entreprise.

En tant que société de SaaS (Software-as-a-Service), nous apprenons beaucoup des entreprises qui utilisent notre logiciel. Bryan Zimmerman, l’un de nos chefs de projets, travaille en étroite collaboration avec les professionnels en durabilité de ces entreprises pour les aider à mettre en place leurs processus de reporting.

Selon lui, l’un des défis les plus communs pour les professionnels en ESG est d’amener l’ensemble de leur entreprise à adopter une nouvelle plateforme et un nouveau processus de reporting, soit, en d’autres termes, de convaincre en interne.

Il pense que c’est en mobilisant l’ensemble du personnel à la mise en place, au test et à la formation à un nouveau système que l’on peut facilement les y faire adhérer. Avertissez-les suffisamment tôt que vous allez utiliser de nouveaux outils, et tenez-les au courant dès la mise en œuvre du logiciel. 

Comme mentionné précédemment, les entreprises doivent analyser leurs données et leur progression en matière de durabilité comme leurs autres processus clés, en les suivant comme un logiciel ERP suivrait leurs finances. Quand la saison du reporting arrive, les données granulaires et cohérentes concernant tous vos services constituent la meilleure base de travail pour votre équipe responsable de la durabilité. 

« Les principaux défis en matière de reporting ESG concernent la collecte de données et la mise en place de flux de travail réguliers. »

Comme le dit justement Bryan, les entreprises les plus performantes en matière de reporting ESG ont obtenu l’adhésion des cadres supérieurs à leur plan de développement durable. En observant les services chargés de la durabilité les plus matures avec lesquels notre équipe travaille, nous remarquons qu’ils intègrent souvent leurs initiatives ESG aux objectifs et à la rémunération de l’entreprise. Ils font ainsi face à moins de résistance en interne, et s’assurent que l’ensemble de leurs services saisisse bien l’importance des données requises. 

La phase d’adhésion interne intervient en général avant que les entreprises ne commencent à diffuser leurs données ESG publiquement, et se fait souvent par le biais d’une communication écrite du PDG et d’un énoncé de mission adressé à l’ensemble de l’organisation.

Les principaux défis en matière de reporting ESG concernent la collecte de données et la mise en place de flux de travail réguliers. Chaque service joue un rôle clé dans le processus, et rassembler les dossiers, feuilles de calculs, PDF et autres sources d’informations quantitatives et qualitatives en une source de données unique peut s’avérer chronophage.

Nos clients y font face en utilisant deux méthodes pouvant être adoptées par tout type d’entreprise :

  • Trouver les talents ESG. Il s’agit de personnes clés dans chaque service qui se montrent intéressées, impliquées et capables de collecter les informations dont vous avez besoin. Ils seront vos meilleurs atouts. Ceci vaut aussi bien pour les entreprises qui préparent leur tout premier rapport que pour les grosses organisations qui ont des années d’expérience en matière de divulgation et de reporting public.

  • Gérer les attentes. Il n’existe pas d’approche unique en matière de reporting sur la durabilité. Lorsque vous mettez en place une plateforme de reporting ESG telle que Metrio afin de suivre et de gérer vos données, vous devez vous attendre à une longue période d’installation qui nécessitera la collaboration de l’ensemble du personnel de votre entreprise. Si cela est valable pour tout système de gestion de données (comme un logiciel ERP), ça l’est d’autant plus lorsqu’il s’agit de vous assurer de démarrer du bon pied pour les prochaines phases de votre processus de reporting. Impliquez les talents ESG de chacun de vos services dès le départ pour planifier les phases d’installation et de test de la plateforme, des séances de formation pour les équipes, et prévoir des instructions et des échéances claires quant aux processus de collecte de données.

Si vous êtes en mesure de mettre en application ces deux points, vous rationaliserez le cycle de reporting au sein de votre entreprise. 

Illustration de deux femmes qui inspectent des documents

3. S’appuyer sur des faits.

Marie Rougier est chargée de développement commercial chez Metrio. Après avoir obtenu une licence en management à l’université McGill, elle s’est spécialisée dans la gestion des impacts.

Dans le cadre de ses fonctions, Marie échange régulièrement avec les professionnels de différentes entreprises et secteurs. Elle est à l’écoute du marché et suit de près les nouvelles en matière de développement durable. 

Elle a pu observer que beaucoup d’auteurs de rapports novices tombent dans le piège qui consiste à rédiger une brochure sur le développement durable avant même d’avoir finalisé leur reporting ESG. Ces brochures arborent souvent une mise en page soignée et contiennent quantité d’affirmations générales sur les engagements de l’entreprise en matière de durabilité, mais manquent souvent de faits et de chiffres concrets. 

Les documents d’une page et les aperçus soignés sont parfaitement acceptables, et même recommandés pour communiquer vos informations de manière simplifiée au public. Par contre, il est important de les accompagner d’un rapport plus détaillé qui leur sert de base.

Selon Marie, les lieux communs et les déclarations sans fondements peuvent dangereusement s’apparenter à du « greenwashing », une pratique qui peut nuire à leur réputation auprès d’investisseurs sérieux et du public.

Dans votre rapport de RSE détaillé, tenez-vous-en à des objectifs clairs, réalistes et mesurables afin de gagner le respect et la confiance des lecteurs. Pour résumer, ne vous contentez pas de vanter vos réussites auprès de vos lecteurs : laissez vos données parler d’elles-mêmes.

Apprenez-en plus sur nos outils de gestion de données et de rapports ESG.